A Baiana Rita Santos que desafiou a Fifa
Em outubro do ano passado, a Baiana de acarajé * Rita Santos iniciou um protesto em reação de que a Fifa não permitiria venda dos acarajés na Arena Fonte Nova : uma afronta à cultura brasileira !
En octobre 2013, la Bahianaise vendeuse d'acarajé * Rita Santos lança un mouvement de protestation en réaction au fait que la Fifa avait décidé de ne pas permettre la vente d'acarajés dans le nouveau stade d'Arena Fonte : un affront à la culture brésilienne !
En effet, la Fifa faisant fi des traditionnelles vendeuses d'acarajés à l'intérieur du stade d'Arena Fonte, avait décidé de n'accorder la vente de nourriture à l'intérieur du nouveau stade qu'à des entreprises de "fish-burger", "hot-dog" et "fast food" répertoriées.
Le récent recul de la Fifa devant la mobilisation des Bahianaises qui réussirent à recueillir 17.731 signatures à leur pétition relayée par les réseaux sociaux (notamment Change.org) a été perçu au Brésil, selon l'expression de Rita (cf. vidéo youtube ci-dessous) comme la victoire de la "culture du stade et du Brésil ! " : tous ceux qui ont assisté ou participent aujourd'hui à des matchs de la Coupe du Monde aux côtés de supporters brésiliens ont pu percevoir ce qu'est la "ferveur culturelle d'un stade brésilien" !
Quant à la culture brésilienne, Fatimata qui, dès son arrivée sur la place du Pelourinho l'année dernière à Salvador da Bahia a été longuement embrassée par ces vendeuses d'acarajés comme une soeur, parlerait comme dans notre livre "L'Arbre à palabres et à récits- De l'Afrique au Brésil..." de victoire de la culture afro-brésilienne si présente dans la nourriture brésilienne : "Déambulant dans les rues, nous avons rencontré les Bahianaises en costume traditionnel cuisinant et vendant sur les trottoirs, les places publiques les plus fréquentées, avec dans leurs bassines en aluminium des acarajés ou beignets à la farine de haricot, qui peuvent se servir nature ou le plus souvent farcis de crevettes, de piments..." (extrait du livre de Christian Leray & Fatimata Hamey-Warou, L'Harmattan, 2014, p.164). Dans ce même livre, nous avons aussi ajouté dans le lexique "feijoada": ce plat national brésilien tient son nom du feijão, nom donné au haricot noir qui est la nourriture de base du peuple brésilien... Peu de personnes savent aussi que la feijoada est un plat créé par les esclaves noirs que les maîtres portugais leur faisaient manger avec les parties les moins nobles du porc comme les oreilles, la queue, les pattes...qui sont cuites ensemble. Les haricots noirs sont cuits à part. Puis le tout est mélangé dans un grand bouillon avec des herbes et divers ingrédients afin que s'effectue un échange de saveurs....(Christian Leray, Fatimata Hamey-Warou, & A RECITS - De l'Afrique au Brésil en passant par la Bretagne, Paris, L'Harmattan, collection Histoire de vie & Formation, 2014, p.214-215).
Le combat culturel de ces vendeuses d'acarajés est un bon exemple de ces femmes citoyennes qui résistent au rouleau compresseur de l'uniformité, tant au niveau de la cuisine fast-food que d'un certain mondialisme des représentations culturelles.
Christian LERAY
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