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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 20:33

brazileyeflagfm0VIVA O BRASIL !

VIVE LE BRESIL !

 

LULA, O FILHO DO BRASIL

 

LULA, LE FILS DU BRESIL

 

(titre du film brésilien récent retraçant sa Biographie)

 

Le président brésilien LUIZ INACIO LULA DA SILVA, appelé par les Brésiliens LULA arrive au terme de son second mandat en ayant une popularité sans égale (selon le dernier sondage 83% des Brésiliens apprécient son action gouvernementale). Démocrate, il ne renouvelle pas son mandat aux élections présidentielles du dimanche 3 octobre 2010, alors qu'il aurait été certainement plébiscité. Après avoir connu deux décennies de dictature militaire, l'un des pays les plus grands du monde (8.515.000 km2 - 192 Millions d'habitants, croissance 8,9 %,  chômage juillet 2010 6%) s'est donc installé solidement dans la voie démocratique. Ainsi que je l'avais écrit dans mon livre Brésil, le défi des communautés (L'Harmattan, collection Logiques sociales, 1986), l'apprentissage démocratique s'est fait à la base, dans ce qu'on appelait à l'époque les "communautés de base" se développant aussi bien dans les favelas (bidonvilles, cf. par exemple mon travail de recherche ethno-sociolinguistique dans une favela de FLORIANOPOLIS, état de Santa Catarina avec l'Association Alfa Gente, que dans des cités de grandes villes ou de campagnes). J'ai pu y observer, en fin de dictature militaire (1981-1983), comment ce travail d'apprentissage de la citoyenneté était effectué par des associations dont certaines, comme Alfa Gente, étaient proches de l'Eglise catholique s'inscrivant dans la théologie de la libération. Ces femmes et hommes courageux ont certainement contribué largement au développement du Parti des Travailleurs (P.T.) créé par le leader syndicaliste Lula dans les années 1970. A l'instar d'eux-mêmes, il avait connu dans son enfance la faim dans un village du Nordeste brésilien : pas étonnant que l'un des premiers programmes qu'il ait lancé se soit intitulé "Fome zero" (Faim zéro). En 2003, 12% de la population brésilienne (22 millions d'habitants) souffraient encore de la faim, un taux que le gouvernement de Lula a ramené à  4% en 2008. Quand on lui parle de "bandits" des favelas de RIO DE JANEIRO, il vous rétorque, avec sa gouaille malicieuse qu'il y a aussi "quelques bandits d'une autre espèce, dans des immeubles de luxe de Rio ou de São Paulo! " et ne manque pas une occasion de brocarder "la crise des banquiers nord-américains et européens" tout en continuant son programme de subventions des constructions intitulé "Minha casa, minha vida : Ma maison, ma vie" en s'appuyant notamment sur des associations telle que l'União Por Moradia Popular (cf. les pages précédentes de mon blog sur les Biographies d'habitants de mutirões). Grâce au gouvernement Lula, la classe moyenne brésilienne s'est accrue de 35 Millions de Brésiliens : cette "classe-media" a augmenté la demande intérieure, elle fait donc fonctionner l'économie brésilienne et lui permet de résister aux chocs extérieurs de la crise (taux de croissance de plus de 8%). Pas étonnant qu'à la différence des Européens, les Brésiliens n'ont pas d'angoisse face à l'avenir même de leurs enfants (tous pensent qu'il sera meilleur que ce qu'ils ont connu). De ce fait, la violence diminue même dans des grandes villes comme São Paulo (je me sens plus en sécurité dans le métro de São Paulo que dans celui de Paris ou de certaines villes américaines du Nord). Les enfants ont de plus en plus accès à une éducation de qualité. Il y a 8 ans, les pauvres étaient 40% plus nombreux et étaient illettrés. En 2004, Lula lance avec son Ministre du Développement Social, le programme BOLSA FAMILIA, qui est une aide conditionnelle, les parents ne touchant celle-ci que si leurs enfants vont à l'école. Cette condition est très importante dans un pays où les adultes envoyaient leurs enfants travailler dans la rue (lui-même a été cireur de chaussures); en même temps, il augmente le salaire minimum. Si vous voyagez sur les lignes de la compagnie d'aviation brésilienne TAM, vous pourrez lire "Dans la prochaine décennie, le Brésil deviendra la 5ème puissance du monde". En janvier 2010, Lula a été acclamé au Forum Social Mondial de Porto Alegre alors que lors des FSM précédents il avait parfois été contesté par des militants; mais il en fallait d'autres pour le déstabiliser (comme tous les Brésiliens il refuse l'ingérence, même humanitaire) et sa grande force est de savoir écouter les associations brésiliennes et surtout d'être pragmatique : ainsi, par exemple, d'août 2009 à juillet 2010, la déforestation en Amazonie brésilienne a diminué de 48% (données satellites). Il impose son pays au plan international, obtient un délégué permanent à l'ONU, fait partie du G20 après avoir fortement critiqué le G8. Bref, le Brésil va de plus en plus compter dans la diplomatie internationale. 

 

  Brasil, um sonho intenso,         

 Brésil, un rêve intense

 um raio vivido,                         

 un rayon vivant

 de Amor e de esperança !         

 d'Amour et d'espérance !

  (extrait de l'hymne national brésilien)

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 23:26

Couleurs d'écrits 3DSC06238

 

   poème affiche réalisé par Nicole Lerdou pour Couleurs d'écrits à partir de la poésie  de Christian Leray LE MASCARET DE MOCOTO publiée dans son recueil de poésies Le monde en antamas, 1986, p.19

 

  

 LE MASCARET DE MOCOTO

 

 

Cendré au champ d'étoiles,

L'oiseau secoue l'horizon

dont il partage les pastels.

 

L'océan pousse ses eaux

sur la digue...

Voluptueuse, l'eau rassure le granit.

 

Comme des sangs mêlés,

la Mer et la Nuit,

quotidiennement, se sont rejointes.

 

A la favela de Mocoto,

se soulève à jamais

le mascaret de nos voies jointes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 22:04

COULEURS D'ECRITS 2

 

POESIE BROCELIANDEDSC06235

 

                                Haïku Brocéliande de Christian Leray, Le monde en antamas, Ed.Lian, 1986, p.53

                                illustré par l'artiste Nicole Lerdou pour Couleurs d'écrits.

 

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 20:27

COULEURS D'ECRITS

 

La poésie INTERSIGNES fait partie de mon recueil de poésies bilingues Le monde en antamas et elle a été illustrée par l'artiste Nicole Lerdou à l'occasion de la manifestation artistique COULEURS D'ECRITS organisée par le Centre social de Fougères en 2002. 

 

DSC06240

INTERSIGNES

 

La caresse ailée de la fée

Sur les feuilles mortes de la forêt,

Et les trilles des oiseaux,

Moineaux, alouettes et pinsons,

Accompagnent notre course folle,

A travers les champs et les bois,

Fuyant la fërsè, figure de l'Ankou,

Les bâtons de notre mémoire

Qui tâtonnent,

Une main qui s'agrippe

A la promesse du futur,

Et les pages musicales des fils électriques

Projettent des notes d'hirondelles,

Sur l'écran d'un monde sans soleil.

 

                         Christian Leray, Le monde en antamas, Ed. Lian, 1986, p.33

                                        

lexique : fërsè : nom gallo de la chouette effraie

              Ankou : nom breton donné au personnage symbolisant la mort

 

 

         La manifestation artistique Couleurs d'écrits, initiée par le Centre Social de Fougères, a été suivie d'expositions des oeuvres artistiques au Foyer des Jeunes Travailleurs, à l'Hôpital et au Centre Culturel Juliette Drouet lors du salon du Livre.

 

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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 02:44

POESIE-BIOGRAPHIE suite

Hommage à Bernard Giraudeau DSC06236

et aux Veilleurs de Vie

  

      Les "veilleurs de vie" dont nous parle Marie-Odile de Gisors dans son livre Veilleurs de vie, Rencontres en tendresse (L'Harmattan, collection Histoire de vie et formation, 2009), sont aussi des "passeurs" et "porteurs de pollen", belles métaphores poétiques qui correspondent bien, à mon avis, à Bernard Giraudeau dont le premier roman, Le Marin à l'ancre (Métailié, 2001) a pour sujet une bouleversante correspondance postée des quatre coins de la planète à son ami Roland cloué sur sa chaise par une maladie. Son dernier roman Cher amour (Métailié, 2009) est aussi une correspondance adressée  cette fois à une femme aimée et rêvée à laquelle il confie, en tant que "passeur", le récit de ses voyages. En le lisant, on comprend que l'on peut se biographier de différentes formes et en particulier sous la forme épistolaire. Tous ses romans narrent ainsi son goût de la vie, sa quête des femmes et des terres inconnues... Je pense qu'il aurait apprécié ce poème-haïku que j'avais écrit en 2002 et qu'une artiste de Fougères, Nicole Lerdou, a illustré en réalisant une sorte de poème-affiche pour un événement artistique de la région Bretagne intitulé "Couleurs d'écrits". Cet évènement artistique original favorisait notamment la rencontre entre écrivains, poètes et différents artistes qui étaient invités à choisir des écrits qui les inspiraient et à en faire une oeuvre d'art devant être présentée dans différentes expositions notamment au Centre social iniciateur du projet, à l'hôpital et au salon du Livre de Fougères se déroulant au Centre Culturel Juliette Drouet. Je pense qu'on peut aussi se biographier sous forme d'oeuvres picturales, sculpturales etc. Les ressources du langage humain sont incommensurables et je voudrais terminer cet hommage par une citation du livre Cher Amour (p.9) en vous souhaitant qu'elle vous donne envie de lire cette "correspondance biographique" de Bernard Giraudeau à Madame T. :

"Je ne sais où vous serez, mais je devine déjà votre intérêt pour ces voyages, ces mots, ces aveux parfois (...) Ces récits sont des voyages au pays des hommes. Voyager, on n'en revient jamais. Je vous écris pour prolonger l'instant, en garder une trace, tordre le cou à la fugacité, à l'oubli, à l'impermanence", ceci sans succès bien sûr puisque c'est vouloir figer l'éphémère et j'aime l'éphémère, nul n'est parfait. Le prendrez-vous ce temps de me lire, pour me prolonger un peu en vous ?"

 

 

 

 

 

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 18:06

POESIE-BIOGRAPHIE

en Hommage à Bernard Giraudeau

 et aux Veilleurs de VieP1030493

 

     Précédemment, en mettant en ligne "Poésie en Hommage à Bernard Giraudeau et aux navigateurs", soudain m'est venu à l'esprit le titre du livre "Veilleurs de Vie" de Marie-Odile de Gisors (L'Harmattan, 2009) car Bernard a été et continuera par ses écrits immortels (je pense notamment à son livre Cher Amour) et son engagement à être un "Veilleur de vie" notamment pour les personnes atteintes d'un cancer.

 

     Ainsi que Marie-Odile le dit  dans son langage poétique "Nous sommes tous : Veilleurs de vie, Tisserands d'humanité, Porteurs de pollens. Il ne suffit que de réveiller en nous cette humanité profonde qui veille sans relâche au coeur de notre être". Justement, ainsi que je l'écris dans la préface qu'elle m'a demandée de faire pour son livre : "Les récits de Marie-Odile peuvent faire écho, résonance en chacun de nous parce qu'elle puise ses ressources d'écriture poétique à l'essence même de la vie...il est assez significatif que Marie-Odile se définisse comme "veilleuse" voire "éveilleuse" ou mieux "réveilleuse" se référant ainsi à Gaston Bachelard pour qui "la rêverie cosmique" nous permet d'aller au fond de son "essence", bref de l'essentiel de la vie. Un paysage peut nous chavirer, nous ravir dans une sorte de conscience cosmique. De tels moments intenses renvoient aussi à des heures propices où l'oiseau de l'oeil sait accommoder ciel intérieur, paysage intérieur et extérieur..." (préface p.12).

 

    Bernard Giraudeau a su, lui aussi, nous faire part de "moments intenses" dans ses livres et je me souviens en particulier de ce qu'il a écrit dans son roman Les dames de nage (Métailié, 2007, p.17) "J'ai gardé ce plaisir à rejoindre aux premières lueurs les landes fumeuses, les bords de mer encore mauves abandonnés par les hordes humaines. J'aime les silhouettes des arbres, l'élégance des ramures au milieu des prairies, les ombres sur les dunes sahariennes, les villages flottants sur les lacs cambodgiens... Je donnerais toutes les suites du Carlton pour un bivouac et un feu de bois sec, pour de l'eau fraîche au creux des mains à faire ruisseler sur le torse nu, pour les frissons de bonheurauxpremières lueurs"                                                                                                                                                                                          

    

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 23:47

POESIE en Hommage à Bernard GIRAUDEAU

               et à tous les navigateurs

 

               Oser être heureux

               c'est accepter

               de l'être tout de suite

               c'est savoir apprécier

               la fragilité et l'éphémère

               de l'évènement. 

 

                                                                 Christian Leray, 26 juillet 2010

 

 

               Ce poème est en lien avec ma poésie  "Saisir l'instant" précédemment publiée ainsi qu'avec les écrits de Bernard GIRAUDEAU qui affirme qu'il ne faut "pas remettre sa vie à demain...ni l'amour..." car "la maladie sans l'amour, c'est la mort". J'ajouterais bien volontiers sans l'amitié aussi !

 

       Justement, souvent, les témoignages d'amour et d'amitié affluent à la mort d'une personne, n'est-ce pas dommage de ne pas les lui exprimer de son vivant !  J'ai eu la surprise et le bonheur de recevoir récemment les témoignages d'amitié et de soutien de l'ensemble des collègues et membres du CA de notre association ASIHVIF-RBE (Association Internationale des Histoires de Vie et Formation - Recherche Biographique en Education) accompagnant le magnifique livre offert La petite bibliothèque maritime idéale de Stéphane Heuet (Arthaud, 2010). Je ne vais pas citer l'ensemble de leurs écrits qui m'ont profondément touché mais simplement celui de Daniel FELHENDLER qui me paraît faire la synthèse de l'ensemble :

      "Depuis le message que tu nous as adressé pour nous informer de la dure épreuve que tu dois traverser, depuis ton courriel donc, je me remémore les moments forts que nous avons vécus ensemble.

      Grâce à toi et à votre équipe, j'ai découvert en septembre 1998, au Congrès de Rennes, la richesse et la portée existentielle du courant des histoires de vie dans le monde francophone - à travers les représentants actifs de ce réseau international que j'ai pu ainsi rencontrés. Plus tard, nous avons partagé des moments forts et intenses de table ronde sous ta direction et sous ton impulsion.

      Proche de toi et de ton approche, je pense très vivement à toi dans ce passage éprouvant.

      Avec mes très chaleureuses amitiés." Daniel 

       

          Oui, merci chers collègues du CA, soyez certains que "la mer et ses histoires fabuleuses" me redonnent "courage" comme tu me le souhaites si bien France ! En effet, j'apprécie ce livre de Stéphane Heuet qui écrit et "dessine" (de nombreux dessins accompagnent les textes choisis) sa bibliothèque maritime idéale. Dans la mienne figureraient certainement des pages d'Henry de Monfreid, d'Ernest Hemingway et aussi ce magnifique poème de Charles Baudelaire "L'Albatros" qui a accompagné toute mon adolescence; je me souviens en particulier de la fin de ce poème :

 

        "Le poète est semblable au prince des nuées

        Qui hante la tempête et se rit de l'archer;

        Exilé sur le sol au milieu des huées,

        Ses ailes de géant l'empêchent de marcher."

 

       

 

             

 

                         

 

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 15:31

POESIE - SAISIR L'INSTANT

ET "METTRE DES MOTS SUR NOS MAUX"


 

                                 Laisser l'instant

 

                                 dans sa plénitude

 

                                 enfanter la vie

 

                                 nourrir l'élan

                              

                                 pour fertiliser

 

                                 nos rêves

 

                                 enracinés

 

                                 dans la réalité

 

                                 féconde de l'instant.

 

 

                                    Christian Leray, 18 juin 2010

 

 

                   J'ai écrit cette poésie le jour de l'anniversaire de ma fille pour célébrer  l'instant et rappeler à tous que chaque nouveau jour n'est qu'un sursis de plus pour la vie dont il faut savoir profiter  à chaque instant ! 


                   J'aurais aimé offrir aussi cette poésie inédite à Bernard Giraudeau dont les écrits montrent qu'en tant que grand voyageur, il a su profiter justement de chaque instant; je pense bien sûr à Carnet de voyage mais aussi à ses romans et en particulier Les dames de nage (Ed. Métailié, 2007) où il nous embarque, au fil des amours de ses héros, de l'Afrique à l'Amérique du Sud; il écrit notamment (2007, p.11) : "J'apprends l'attente, celle de l'instant, celle de la pluie, des jours à venir, de la nuit, de la première étoile, celle du feu pour les repas et pour réchauffer les soirs. J'attends sans impatience, en vivant l'instant comme une éternité..."

 

                   De nouveau, merci Bernard pour tes messages, que j'ai reçus comme des bouteilles à la mer, qui invitent, notamment chaque patient atteint d'un cancer à devenir acteur de sa propre guérison. La voie de l'écriture que tu as su utiliser avec humilité et talent, permet justement de "mettre des mots sur nos maux".

 

 


 


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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 09:12

POESIES-HAÏKUS pour "mettre des mots sur nos maux"

 

 

                                                       A Bernard GIRAUDEAU

                            

                              CARNET DE VOYAGE

 

 

                    Force de ton regard

 

                   Eclat-Bleu

 

                  Sur les étendues marines

 

 

          

           J'aurais aimé envoyé ce poème-haïku à Bernard Giraudeau pour le remercier de son vivant, car je fais partie de ces personnes qui, atteintes d'un cancer, sont allées sur son blog et sur le site de La maison du cancer qu'il a parrainée. Ses témoignages ont certainement contribué à ma décision de créer un blog pour "mettre des mots sur mes maux" !

 

            Hélas, je n'ai réussi à écrire le mot "cancer" sur mon blog que le samedi 17 juillet 2010 et le soir-même, au Journal télévisé, j'apprenais avec tristesse la mort de Bernard Giraudeau. C'est mon fils qui, un jour me voyant un peu désemparé, après la découverte de mon cancer du péritoine, m'avait conseillé d'aller sur le blog de Bernard car il savait que je l'appréciais en tant qu'acteur de cinéma, de théâtre et aussi pour ses carnets de voyage. J'ai moi-même la passion du voyage (Japon, Viêtnam, Thaïlande, Canada, Etats-Unis, Maroc, Algérie (Universités de Rabat et Alger) sans oublier mes fréquents voyages en Europe et surtout au Brésil, ce pays-continent si cher à mon coeur, que j'ai parcouru du nord au sud et d'est en ouest depuis 1983, y séjournant même pendant six mois en 2009. 

 

              J'ai beaucoup apprécié les paroles de Bernard Giraudeau quand, dans une interview, il a écarté le mot "lutter" contre le cancer qu'avait inclus le journaliste dans sa question en disant qu'il avait plutôt "apprivoisé" son cancer et avait-il ajouté "apprivoisé aussi la mort". Bernard Giraudeau avait raison car "lutter" épuise, alors qu' apprivoiser est une manière de "vivre avec" en recouvrant la sérénité. Cela me rappelle l'interrogation d'une collègue et amie suisse de l'Association Internationale des Histoires de Vie et Formation (ASIHVIF) qui avait perçu une certaine sérénité dans mes paroles face à la situation dans laquelle je me trouvais et qui se demandait si cela était dû au fait que je travaillais sur les biogaphies. Certes, ces biographies que j'ai récemment mises en ligne (Biographie de la fille d'un républicain espagnol, Biographies d'habitants d'un mutirão brésilien, sans oublier les Biographies en pays gallo qui font partie de ma vie),  il est certain que cela m'a aidé à ne pas m'enfermer sur moi-même et au risque de me répéter, des paroles comme celles de Bernard Giraudeau m'ont été salutaires ! Bernard avait même employé la métaphore de "nouveau bateau" en parlant de son cancer, en ajoutant qu'il lui avait "ouvert les yeux", entre autres, sur le sens de la vie, ce qui m'a inspiré ce nouvel Haïku que j'adresse en Hommage à Bernard Giraudeau :

 

                                       Navigateur,

 

                                       tu as su apprivoiser la mer.

 

                                       Avec ton "nouveau bateau",

 

                                       tu as "apprivoisé" le cancer

 

                                       Vogue désormais en paix !

 

                                                 Christian Leray, 17 juillet 2010

 

 

 

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 10:16

Poésie-Haïku pour "mettre des mots sur nos maux"


 

                          Désirs de mots

 

             Etranges sensations

            

             Un courant de mots

             

             Parcourt mon ventre

 

             Désirs inépuisables

 

                        

                                                 Christian Leray, 16 juillet 2010

 


 

          D'où me vient ce Haïku écrit spontanément :

- de ma découverte de la culture japonaise lors d'un séjour de deux semaines au Japon avec une équipe de recherche des Universités rennaises et de l'INRA, conduite par ma collègue sociologue Hiroko?


- de mes lectures de Haïku et du plaisir de percevoir à travers ces haïkus tant de sentiments, de sensations physiques ... exprimés de façon si concise !

 

          Sans doute de tout cela et de bien d'autres choses, plus ou moins conscientes, que je ne saurais exprimer aujourd'hui. En tous les cas, voilà bien le genre de poésie que je ne me sens pas capable d'écrire en Portuguais du Brésil, peut-être parce que j'y ai vécu un tel débordement de vie que je ne saurais l'exprimer de façon aussi concise ! Grâce à une Brésilienne, j'ai appris à penser en Brésilien : miracle de la vie et de l'amour ! Je viens d'ailleurs de créer un blog brésilien pour pouvoir partager, notamment ces poésies, avec mes amis brésiliens car en les traduisant, j'ai l'impression de perdre l'énergie de ces mots et en quelque sorte de les trahir, d'en trahir la vie !

 

           Justement parlons de ma vie avec un cancer, car ce haïku en est aussi l'expression ! Ne croyez pas que le mot cancer me soit facile à exprimer et je pense, après avoir été sur le site que m'a conseillé le cancérologue Dominique Elias de l'IGR (Villejuif) qui va m'opérer de ce cancer du péritoine, que je ne suis pas le seul à éprouver des difficultés à l'écrire ! Notre génération n'a-t-elle pas été imprégnée par cette image symbolique d'un cancer représenté sous forme de crabe ! Une espèce d'imagerie populaire qui a marqué toute une génération : heureusement, que de chemin parcouru  depuis ! Je vais adhérer à cette association et participer à ce blog que m'a conseillé le docteur Dominique Elias car en le lisant j'ai bien perçu combien il était important de "mettre des mots sur nos maux" !

            

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