Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /

DSC00469     Biographies :

 

Congresso União Nacional Moradia Popular - Goiânia Brasil 2008  

 

Un espace bio-politique ouvert pour le dialogue 

 

                 Le Réseau RECit (Réseau des Ecoles de Citoyens), lors du Forum Social Mondial de Porto Alegre, en Janvier 2005, a notamment établi des liens avec plusieurs associations brésiliennes dont l'União Nacional por

Moradia Popular (Union Nationale pour l'habitat Populaire) qui est un réseau national d'associations d'habitants qui luttent pour le droit au logement à travers tout le Brésil. En juin 2008, nous avons été invités à participer à leur Congrès dans la ville de Goiânia.

 

Objectifs de l'Association :

 

- défendre l'importance d'une réforme urbaine en parallèle d'une réforme agraire, comme seul moyen d'empêcher l'exclusion territoriale des citoyens les plus pauvres

- faire reconnaître et appliquer, par les autorités publiques, le droit à l'habitat comme un droit humain (inscrit dans la constitution brésilienne)

- promouvoir l'autogestion comme nouvelle forme de construction d'un pouvoir citoyen populaire

- promouvoir la participation citoyenne organisée à toutes les étapes des politiques publiques : élaboration, mise en place et contrôle de l'allocation des ressources

- inclure le respect de l'environnement comme indispensable à une politique urbaine durable qui respecte le droit à la vie et à l'habitat.

 

Une capacité de mobilisation des citoyens :

 

                   L'União Nacional por Moradia Popular a acquis une reconnaissance auprès du gouvernement brésilien du fait de son grand pouvoir de mobilisation : par exemple, en 2002, plus de 450 personnes ont occupé pendant 4 jours, un immeuble abandonné du fait de détournements de fonds publics, pour dénoncer la corruption. A l'époque il manquait au Brésil environ 6 millions de logements et il n'y avait guère que deux voies possibles pour résoudre le problème : la production de nouvelles constructions et la récupération et réhabilitation des immeubles abandonnés. Avec l'arrivée du gouvernement du Parti des Travailleurs (P.T.) et le président Lula, l' Association est entrée dans des programmes initiés et subventionnés par l'état comme le projet "Education de la jeunesse à la citoyenneté". De nombreux jeunes participaient au Congrès de Goiânia dont certains faisaient partie de programmes de mutirão.

 

Biographies d'habitants d'un mutirão

 

                     Le mutirão est, à l'origine, une tradition du Brésil rural désignant les moments d'entraide durant les périodes de récoltes, puis les mouvements urbains, notamment l'União Nacional por Moradia Popular, se sont appropriés le terme pour désigner les chantiers de co-construction de maisons ou d'immeubles réalisés sous forme d'entraide coopérative. Cette coopération consiste à auto-gérer de manière collective l'ensemble du processus de construction du logement ainsi que les ressources financières avec l'appui d'une équipe technique composée d'un architecte, d'ingénieurs et de travailleurs sociaux. Parfois une petite entreprise réalise le gros oeuvre pendant la semaine, notamment pour les immeubles (le prix de revient d'un immeuble est alors baissé de moitié avec ce système) et les futurs habitants du mutirão travaillent le week-end. Le mutirão établit ses propres règles de fonctionnement et désigne des commissions responsables : toutes les décisions importantes sont prises de manière collective lors des Assemblées qui se déroulent en général chaque week-end et dont la durée varie en fonction des problèmes et/ou projets à traiter.

 

                Il n'y a pas de mutirão sans un lieu communautaire où peuvent se réaliser non seulement des Assemblées coopératives mais aussi des fêtes ainsi qu'une cuisine communautaire, le tout contribuant à entretenir les liens sociaux développés au cours de ces co-constructions de maisons et/ou d'immeubles, ce qui contribue à renforcer la dynamique citoyenne de chacun.

 

                En effet, dans ce lieu communautaire, des groupes de paroles utilisent parfois des récits de vie qui favorisent la compréhension des enjeux de luttes des mutirões en permettant à chaque participant de se situer en tant qu'acteur citoyen. Quant aux jeunes participants de ces groupes de biographies personnelles et collectives, ils deviendront à leur tour peut-être les constructeurs d'une société plus solidaire en gardant la mémoire de l'entraide coopérative, des luttes qu'ont dû mener leurs parents.

 

 

                                                                               Christian

 

                                                                                                                                                             A suivre...

 

 

 

 

Partager cette page
Repost0