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Réflexion sur la parole des "mutirantes"

 

              En favorisant ainsi la parole biographique de ces habitants d'un mutirão brésilien, nous sommes dans la continuité de ce que j'avais désigné, en parlant de la vie dans certaines favelas que j'avais connues (favela à Florianopolis, Alagados à Salvador de Bahia ...), d'un véritable "défi des communautés" car "Tout commence, tout peut commencer, lorsque ces hommes découvrent les mots de leur propre histoire, et plus particulièrement que leur vie peut s'écrire, qu'il y a place pour elle dans l'histoire." (Brésil, le défi des communautés, L'Harmattan, 1986)Fotos 25-10-06 (3)DSC00416

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

membres français, brésiliens, québécois du réseau RECit accueillis dans un mutirão en construction à Alfenas-Brésil

 

              A mesma mulher : " No mutirão aprendi que sou gente e posso ter tudo que quero, seja transporte, seja saùde ! Dans le mutirão, j'ai appris que je suis une personne et que je peux obtenir ce que je veux, que ce soit au niveau des transports ou de la santé !

 

                                             No mutirão conheci muita gente que eu não conhecia, aprendi que tem muita gente interessada em fazer alguma coisa pela gente, pelo povo que luta do dia a dia. Dans le mutirão, j'ai connu beaucoup de personnes que je ne connaissais pas, j'ai appris qu'il y a beaucoup de gens intéressés par l'action pour les gens, pour le peuple qui lutte quotidienement.

                                              Antigamente, eu tinha uma vida fechada. Eu não sabia o que era comunidade, o que era movimento. Eu não tinha consciência politica : comecei a ter aqui. Aqui aprendi quais eram meus direitos ! Autrefois, j'avais une vie fermée. Je ne savais pas ce qu'était une communauté, ce qu'était un mouvement. Je n'avais pas de conscience politique : j'ai commencé à l'acquérir ici. Ici, j'ai appris quels étaient mes droits !

 

                                                                     Isso foi uma inovação para mim. Eu vou ter essa lembrança quando estiver morando aqui. Vou ter essa lembrança para o resto da minha vida ! Cela a été une innovation pour moi. Je vais garder ce souvenir quand je vais habiter ici. Je vais garder ce souvenir pour le reste de ma vie !

 

                                               Nos que estamos aqui não teriamos condições de comprar uma casa. O mutirão foi uma coisa maravilhosa ! Nous qui sommes ici, nous n'avions pas les conditions pour acheter une maison. Le mutirão est une chose merveilleuse !

 

                                                Eu aprendi muitas coisas boas ! Aprendi a levantar parede, trabalhei na ferragem. Trabalhei e gostei ! J'ai appris beaucoup de belles choses ! J'ai appris à dresser un mur, j'ai travaillé au ferrage. J'ai travaillé et j'ai aimé !"

 

                   Le récit de vie de cette femme au mutirão, aussi court soit-il, montre combien ce travail coopératif au sein du mutirão ouvre des horizons nouveaux pour les "mutirantes" : en travaillant ensemble ils apprennent non seulement des savoirs techniques mais aussi à mieux se connaître, découvrent leurs droits et acquièrent, comme elle le dit si bien, une conscience politique. 

                                                                               Christian Leray       

 

 

 

 

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