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                      Lors de notre dialogue interactif avec une quarantaine de jeunes Brésiliens membres de la "Commission Jeunes" de l'União Nacional por Moradia Popular au Congrès de juin 2008 à Goîânia, la plupart d'entre eux ont spontanément raconté de courts récits biographiques sur leur participation à ces luttes pour un habitat digne de tous les Brésiliens.

                       A titre d'exemple, ce témoignage d'une jeune fille de 18 ans au cours de la réunion de la "Commission jeunes", montre combien le récit d'expériences de vie du mutirão peut favoriser une réflexion sur l'action citoyenne se développant dans le mutirão.

 

Biographie en interaction dialogique :

 

                   "Je viens d'avoir 18 ans et quand, je ne viens pas pendant la semaine, je suis au mutirão le samedi et parfois même le dimanche. J'apprécie beaucoup et j'attends avec impatience le samedi et le dimanche : personne ne réussit à me retenir à l'appartement ! Je me sens solidaire de cette lutte de tous et heureuse aussi de pouvoir contribuer à l'obtention d'une maison pour notre famille; j'accompagne parfois mon père car ma mère est handicapée et ne peut pas faire de travaux sur le chantier.

 

                    Mais c'est une femme architecte du mutirão qui a commencé à m'apprendre à travailler au mutirão, à m'encourager au point que je voudrais continuer des études en architecture. J'ai eu un peu de mal au début mais ça va mieux ! J'aime ça aussi parce que j'ai un contact facile, car au cours du travail du chantier on rencontre des gens de toutes sortes et il faut savoir s'adapter sinon il y a des commérages et des disputes à n'en plus finir ! Et pendant ce temps-là le travail n'avance pas !

 

                      Mais si tu vois aussi qu'une partie du travail est mal réalisée, il faut le dire ou proposer son aide : c'est ça aussi la solidarité au sein du mutirão ! Il faut donc que chacun se sente responsable et une maille de l'ensemble du travail communautaire, sinon le chantier traîne !

 

                      - Si j'ai bien entendu ce que tu viens de nous dire, tu as eu la possibilité de bien t'engager dans le travail du mutirão, continue une autre jeune fille, peut-être parce que ta mère ne pouvant intervenir sur le chantier à cause de son handicap, pouvait s'occuper de tes frères et soeurs chez vous, mais moi, j'ai dû me coltiner la garde de mes frères et soeurs sur le chantier ! Sur ce chantier, il y avait de la boue, les enfants tombaient et nous les grands, on se faisait injurier parce qu'ils étaient sales. Là, il y a eu un problème qui a été difficile à vivre tant que les parents n'ont pas agrandi le local communautaire pour y accueillir les enfants ..."

 

                            Nous avons pu rencontrer la mère de cette jeune fille qui, en l'entendant répéter ce qu'elle avait dit dans le groupe de jeunes, s'est spontanément exclamée :

 

"Eu sou sozinha em casa ! Sou a mãe e o pai ! Agora, eu sei que vou trabalhar e a minha filha vai ficar no mesmo lugar em que estou morando - Je suis seule à la maison ! Je suis à la fois la mère et le père ! Maintenant, je sais que je vais travailler et ma fille va rester dans le même lieu que moi.

- Ai o Coordenador do mutirão falou que também teria que ter uma equipa para as crianças so para as mães trabalharam... Foi assim que a gente falava : "Você pega essas crianças ai, põe em algum lugar e fica...sem vergonha !"  - ici, le coordinateur du mutirão parla qu'il serait bien d'avoir une équipe chargée des enfants afin de permettre aux mères de travailler. Ce fut ainsi qu'on me parla : "Tu amènes ces enfants ici, tu les poses dans un endroit et reste ... sans honte !"

- Com certeze, minha mãe é isso, mas o ùnico lugar que eu achei legal foi em cima, debaixo de uma àrvore. Quando chegou ai, tinha muitas formigas e elas começaram a morder as crianças !" - Certainement, ma mère c'est ainsi, mais l'unique endroit que j'ai pensé super fut en haut (du morne), sous un arbre. Quand on arriva ici, il y avait beaucoup de fourmis et elles commencèrent à mordre les enfants !"

 

                                                                                                A suivre

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