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10 octobre 2015 6 10 /10 /octobre /2015 09:07
photo du 29/04/1983 avec Albert Poulain, Christian Leray et Gilles Morin associant parents, enseignants du Collège et des écoles de Retiers et du Theil-de-Bretagne,

photo du 29/04/1983 avec Albert Poulain, Christian Leray et Gilles Morin associant parents, enseignants du Collège et des écoles de Retiers et du Theil-de-Bretagne,

​Albert Poulain Defensor do Patrimônio linguistica e arquitectural da Bretanha - Albert Poulain Défenseur du patrimoine linguistique et architectural de la Bretagne aux côtés de Gilles Morin & Christian Leray

Si Albert Poulain s'est beaucoup investi dans sa région de Redon et Pipriac qu'il parcourait en contant, chantant, dessinant notamment l'architecture des maisons et continuant à participer activement chaque année à la fête de la Bogue à Redon, les différents articles parus oublient qu'il a toujours été aux côtés des enseignants comme Gilles Morin, Bauge, Claude Capelle, Jacqueline Rebours et moi quand nous avons commencé les cours de gallo aussi bien dans la Zone d'Education Prioritaire de Tremblay que de Retiers, le pays de Fougères, les Côtes d'Armor et le Morbihan. Ainsi, par exemple, dans son article du journal Ouest-France du 29/04/1983 intitulé Retiers - Soirée gallo au C.E.S.: le journaliste écrit notamment : "Cette soirée a permis d'associer des parents et des élèves du Collège à des interventions pédagogiques sur la prise en compte de la langue et de la culture gallèses dans la Z.E.P de Retiers...en faisant équipe avec des enseignants de l'école maternelle de Retiers ainsi que des classes CP, CE1-2 du Theil de Bretagne, se réalise un travail de sensibilisation des enfants aux richesses sous-estimées, voire méprisées de leur environnement quotidien...Albert Poulain a présenté une projection sur l'environnement culturel, mais aussi des contes sur les éléments de la vie quotidienne, les symboles initiatiques et quelques réflexions bien senties sur notre monde qui s'abstient trop souvent de réfléchir et de créer à partir de ses propres richesses." Albert participait ainsi à la vivacité de la langue gallèse : personne n'oubliera qu'il avait appelé la télévision "La bouëte à goules" , créé le terme "ëchaudouère" pour "lave-vaisselle" car disait-il, semblable en cela aux défenseurs québécois de la langue française (n'oublions pas, par exemple, le terme "courriel" pour "mail"), le gallo possède des mots pour parler des outils de notre époque puisque par exemple "ëchaudë" signifie "laver à l'eau chaude" . Une autre anecdote qui en dit long sur sa verve créative: alors que j'étais en train d'enregistrer Ernestine Lorand dans sa cuisine à Concoret dans le Morbihan (cf. notre livre Dynamique interculturelle...Une histoire de vie en pays gallo (Harmattan, 1995, pp. 299-303), il surgit avec le Maire pour rendre visite à Ernestine et tous de continuer à parler gallo, mais à un moment il se rend compte que le magnétophone tourne et commence à parler du "perroquë", il venait de trouver le mot "perroquë" pour désigner le "magnétophone"! J'ai transcrit fidèlement cette conversation en gallo (1995, p.300-303) car ils ont beaucoup parlé aussi de la mort mais aussi de l'architecture de la Maison de Bretagne gallèse située à côté de celle d'Ernestine Lorand.

Je voulais apporter ce modeste témoignage pour rappeler qu'à cette époque, ainsi que je le disais précédemment dans mon article sur l'enseignement du gallo à l'E.N., nous avons relevé avec Albert Poulain un défi linguistique et culturel que nous ne sommes pas prêts d'oublier

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commentaires

F
Article touchant qui m'a fait découvrir le travail des pionniers qui ont oeuvré pour que soit porté un regard plus positif sur la langue et la culture gallèses ! Merci Christian Leray et Paix à l'âme d'Albert Poulain !
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