INAUGURATION DE LA MAISON DU PATRIMOINE ORAL
LA GRANJAGOUL - Mercredi 15 septembre 2010 à Parcé
Pays de Fougères
Ayant participé pendant une quinzaine d'années au CA aux côtés du Président de l'Association Pierrick CORDONNIER qui a conçu cette Maison du patrimoine oral en Haute-Bretagne, ainsi qu'aux élections qui ont permis de choisir comme nom gallo La Granjagoul, je tiens à saluer cette ouverture par un article sur mon blog rédigé à mon retour de l'IGR de Villejuif.
Ci-dessus, j'ai ajouté la photo de la couverture des Actes de la Table-Ronde "La culture gallèse, un atout pour la Haute-Bretagne" à laquelle j'ai participé à Fougères, laquelle a constitué un moment fort permettant notamment d'affirmer la volonté des membres du CA que La Granjagoul comporte un axe de Recherches et de Documentation sur la culture orale en s'adjoignant la participation de chercheurs, d'où la création d'un Comité scientifique. Les usagers pourront donc consulter des ouvrages, des revues, des CD, des films etc dans une salle équipée de postes d'écoute et de visionnage. Ce qui n'empêche pas le développement d' un pôle dynamique d'animations ponctuelles et d'expositions. Bien au contraire, il s'agit aussi d'élargir la mise en réseau notamment par le biais de la Fédération des Associations de Musique traditionnelle et cela dans le monde entier. Lors d'un CA, j'avais d'ailleurs proposé des liens avec le Nordeste du Brésil où à l'instar du pays gallo, l'instrument de musique traditionnelle est un accordéon que l'on appelle en Haute-Bretagne "bouêze". De même au Brésil, il existe des recherches sur les récits de vie notamment avec l'ASIHVIF-RBE (Association Internationale sur les Histoires de Vie en Formation -Recherche Biographique en Education). Pierrick CORDONNIER, lors de l'inauguration, a justement bien insisté sur cet aspect éducatif et formateur en disant que la Granjagoul avait aussi pour objectif de "léguer la culture bretonne aux nouvelles générations". Puisque nous parlons de liens culturels et éducatifs, notamment avec le Brésil, je vous fais part, en Portugais du Brésil et en Français de recherches sur le terme celtique "Breizh" - Bretanha en Brésilien ainsi que sur les légendes de Brocéliande.
BREIZH-BRASIL- BRETAGNE-BRESIL
BREIZH é uma palavra de origem céltica, com o sentido geral de "vermelho" (da cor do fogo), "brasa" que se encontra também no antigo alto Alemão. Dai de formou "pau-brasil" "bois-brésil" (madeira vermelha) em textos do século XII, inclusive em romances do ciclo arturiano. BREIZH est un mot d'origine celtique, avec le sens général de "rouge" (la couleur du feu), "braise" que l'on rencontre aussi dans le haut Allemand ancien. De là, s'est formé "pau-brasil" le "bois-brésil" nom de l'arbre ayant du bois de couleur rouge que l'on trouve cité dans les textes du XIIème y compris dans les romans du cycle arturien.
Grandes navegadores, os Bretões conheceram (antes das descobertas dos XV) muitas terras longinquas no Atlântico Sul. Provém deles a designação traduzida para "pau-brasil", de onde o nome do Pais Brasil. Nome que os Portugueses, para salvaguardar de conquista, demoram em oficializar. Grands navigateurs, les Bretons connaissaient (avant les découvertes du XV ème siècle) beaucoup de terres longeant l'Atlantique Sud. Cela est prouvé par la désignation de l'arbre "pau-brasil" (qui à cette époque était très important en nombre au Brésil) d'où le nom donné au Pays Brésil. Nom que les Portugais pour sauver leur conquête ont adopté officiellement.
MERLINDRES**
No meio da Bretanha, bem no meio
da floresta e do lago ou de uma "janais"*
escrevi o teu nome e agora o leio
na flor que resta de Broceliande.
E assim o tenho sempre : de manhã,
de noite, em qualquer momento e no receio
de que além da beleza e do que é grande
ele me traga a angùstia, de permeio.
é que me encontro dividido : parte
de mim te faz presente e te enuncia;
e parte so te vê como canção.
No fundo, um so desejo -o de encontrar te,
o de te amar aqui e na poesia
de um novo mito a florescer no chão.
Gilberto Mendonça Teles, Poemas da Bretanha, 1990
** Merlin figure mythique du magicien hantant la forêt de Brocéliande
* "janais" terme gallo désignant la lande
Tradução da poesia
Au coeur de la Bretagne, bien au coeur
de la forêt et du lac ou d'une lande
j'ai écrit ton nom que je relis maintenant
dans l'unique fleur qui renaît de Brocéliande.
C'est ainsi que je l'ai toujours : le matin,
la nuit, quel que soit l'instant et l'inquiétude
au-delà de la beauté, au-delà de ce qui est grand,
il m'apporte l'angoisse qui est en lui.
Car je me trouve divisé : une partie
de moi te sent présent et t'énonce;
l'autre te voit comme une chanson.
Au fond, un seul désir - te retrouver,
t'aimer ici et dans la poésie
d'un nouveau mythe renaissant de la terre.
Christian LERAY
une poésie que je dédie à tous les poètes et à mes amis de La Granjagoul (notamment au maire de Pacé Lézin Gallais), aux chercheurs brésiliens de l'ASIHVIF, ainsi qu' à la famille d'Ernestine la conteuse gallèse qui m'a confié sa biographie et qui vivait dans la commune de Concoret (Konkoret signifiant "Val aux fées" en Breton et qui est situé près de la forêt de Brocéliande).