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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 22:35

BIOGRAPHIE ET POESIES DE GILBERTO (suite)

 

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               photo extraite du livre de poésies NOMINAIS, Editora Nejarim, coleção Os Viventes, 1993

 

Aspiração

 

Não quero ser o poeta do nosso tempo

nem o poeta do tempo escrito da critica

ou do tempo complacente de algum leitor

vago e simpatico como as conveniências

de mandar e poder até não poder mais.

 

Quero ser o poeta obscuro do meu tempo,

mas poeta do meu tempo ou do mau tempo

nesta meia-àgua-furtada e sem escritura,

morada do meu ser e dos incriveis

fantasmas que desempenham apenas

as pontas dos papéis picados

caindo na avenida.

 

Não quero ser o poeta do tempo dos outros.

Quero é apanhar mesmo os meus oculos

e tomar posse das minhas sombras.

Ser ausente e devoluto

                                           - uma terra sem dono

para ser repartida num domingo

de muito vento e chuva no planalto

 

                                  Sociologia goiana, 1982

 

ASPIRATION

 

Je ne veux pas être le poète de notre temps

ni le poète du temps strict de la critique

ou du temps complaisant d'un lecteur

vague et sympathique, comme les convenances

du pouvoir jusqu'à n'en plus pouvoir.

 

Je veux être le poète obscur de mon temps,

mais poète de mon temps ou du mauvais temps

dans cette moitié de mansarde, sans bail,

demeure de mon être et des incroyables

fantômes qui ne jouent que les bouts

de rôles déchirés menu

qui tombent dans l'avenue.

 

Je ne veux pas être le poète du temps des autres.

Ce que je veux c'est ramasser mes lunettes

et prendre possession de mes ombres.

Être absent et dévolu

                                        - une terre sans propriétaire

qui sera partagée un dimanche

de grand vent et de pluie sur le planalto.*

 

                     Sociologie du Saci, 1982

 

* Plateau central du Brésil où est située la capitale fédérale, BRASILIA.

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 04:54

POESIA E BIOGRAFIA
Gilberto Mendonça Teles

 

Il est né dans l'Etat brésilien de Goias, au centre du Brésil le 30 juin 1931.

Professeur de Littérature à l'Université de Rio de Janeiro, il a aussi enseigné dans les Universités de Lisbonne et de Rennes (Université de Haute-Bretagne) ce qui lui a permis de découvrir la Bretagne dont il parle avec amour. Ses poésies sont semées, ici et là, de "bouquets visuels" fruits de ses émotions (cf. par exemple la poésie Lande publiée dans ce blog sous l'intitulé "BIOGRAPHIE-POESIE BREIZH-BRASIL 2"; la lande est caractéristique du paysage breton et est aussi appelée "janais" en gallo, terme lié au "jan" qui pousse en grande quantité dans la lande et qui est une plante à piquants acérés avec des fleurs jaunes qui embellissent la lande aride au printemps) On peut dire que Gilberto a réussi à créer son propre langage poétique sans le support de doctrines et de modèles.

 

BREIZH-IZEL*

 

 - Como não tem nada a ver ?

 

e a ilha de Avalon em Vera-Cruz ?

e as caravelas bretãs e seus corsàrios ?

e os piratas de Roscoff, Morlaix e Saint-Malo ?

e o martirio dos bretões nas costas do Nordeste ?

e o forte de Villegaignon na Guanabara ?

e a india Paraguaçu batizada Catherine ?

e as esperanças frustradas de Duguay-Trouin ?

e a celuta de Chateaubriand e da minha vida ?

e os poemas de Edouard e de Tristan Corbière ?

e o Alexandre Brethel de Carangola ?

e a jangada nordestina de Jules Verne ?

e as cartas de Renan a D. Pedro II ?

e os amores de Victor Hugo em Guernesey ?

e o simbolismo de Laforgue em Mariana ?

e o rififi de Auguste Le Breton ?

e o Drummond em bretão : "Ha bremañ José ?"

e a Capitu da Université de Haute Bretagne ?

e o "precursor" do Aleijadinho em Saint-Thégonnec ?

e os soldados do rei Arthur pendurados no cordel ?

e a magia de Merlin nas estorias do sertão ?

e o tecido de linho e de algodão ?

e o nome da Bretanha no bretão,

não é um pau-brasil em combustão ?

 

Lancelote ou Barba-Azul, deito a cabeça

no colo de uma fada, enquanto ao longe

a besta ladradora vai rinchando

numa clareira de Broceliande.

 

Gilberto Mendonça Teles, Poemas da Bretanha, inédito

* BREIZH-IZEL é a expressão bretã para designar a Bretanha ou, mais concretamente, a Baixa Bretanha.                    

 

 

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 22:05

RECITS DE VECU CROISES D'UN LYCEEN ET D'UN OUVRIER LORS DE LA MANIFESTATION DU MARDI 19 OCTOBRE 2010

 

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RECITS DE VECU

 

A la terrasse d'un café de Rennes, à la fin de la manifestation du mardi 19 octobre 2010, je rencontre Eric, un lycéen et son père Marcel qui viennent de participer à la manifestation et se sont donnés rendez-vous à cette terrasse avant de reprendre leur voiture. 

 

" Je m'appelle Eric, j'ai 17 ans, je suis lycéen dans un lycée privé catho de Rennes et je viens de participer à la manif avec mes potes du lycée.

Pourquoi ai-je participé à cette manif ? d'abord parce que j'ai été écoeuré et même révolté que des membres du parti de Sarko n'arrêtent pas de nous dire que nous les jeunes nous n'étions pas capables d'avoir des idées politiques, que nous étions manipulés par des profs et que notre place était de rester rivés à nos tables de lycée en attendant sagement que nos profs nous déversent leur lot de "savoirs" à engranger quotidiennement dans nos esprits.  Pour eux nous sommes responsables pénalement à notre âge mais par contre, on nous refuse tous droits de citoyen ! et même le droit de nous projeter dans l'avenir puisque d'après eux nous sommes, soit-disant trop jeunes, pour nous projeter dans l'avenir des retraites : de fait, nous n'avons pas d'avenir, si ce n'est le chômage, la retraite à plus de 70 ans ! Voilà l'avenir qu'ils nous ont tracé !

Ce sont eux qui nous volent notre avenir ! Et ils se demandent pourquoi nous sommes en colère !

 

- Oui, je suis le père d'Eric et vous me demandez si j'ai fait quelque chose pour l'empêcher de participer aux manifs : eh ben non, car je l'estime conscient de ses responsabilités et puis la manif c'est aussi une école de la citoyenneté ensemble avec les copains, surtout lors de la préparation... Par exemple, créer une banderole ça demande de la réflexion pour trouver le slogan pertinent qui sera repris par tous.

 

Qui sème la misère

récolte la colère !

 

- T'as raison papa, pour la première fois, ensemble, on a préparé nos banderoles sous le préau, on a choisi un rythme de samba brésilienne pour notre marche, puis on s'est réuni pour dialoguer autour de la réforme alors que d'habitude dans notre lycée, on n'a qu'à engranger la parole de nos profs et c'est chacun pour soi ! Bref , le règne de la compétition individuelle et du bachotage !

 

- Personnellement, j'ai beaucoup appris en occupant une usine délocalisée, il y a deux ans, la solidarité ce n'est pas un vain mot ! Ensemble on se soutient moralement et financièrement. On apprend aussi à prendre la parole alors que les nantis nous disent "Bosse et tais-toi !".

Oui, ça été difficile à avaler cette délocalisation car nous n'avons pas seulement perdu notre boulot (j'ai 53 ans et je suis toujours en chômage !) mais surtout on nous a volé notre "savoir-faire" acquis pendant plus de trente années de boîte ! Aujourd'hui mon "savoir" compte pour rien ! A moi de me recycler comme ils disent ces patrons-voleurs  qui s'accordent d'énormes primes sur notre travail ! C'est trop injuste de nous déposséder ainsi de nos richesses produites par notre boulot quotidien !

 

- Oui, finalement, on fait la manif aussi parce que y'en a marre des injustices. Parlons pas de la justice des juges proches des nantis et qui est si tolérante avec les riches tandis qu'elle envoie en prison, parfois pour des broutilles, les plus pauvres qui n'ont pas les moyens de se payer un bon avocat !

 

- Oui, nous allons continuer et gagner car jusqu'ici ils ne nous écoutent pas et au fond ils nous méprisent... Et puis c'est une bouffée d'oxygène que de retrouver nos anciens collègues manifestant à nos côtés ! On en oublie nos angoisses face à l'avenir !"

 

Regards intergénérationnels croisés et récits de vécu recueillis par Christian Leray le 19 octobre 2010.

Vers la fin d'un discours extrêmement important

le grand homme d'Etat trébuchant

sur une belle phrase creuse

tombe dedans

et désemparé la bouche grande ouverte

haletant

montre les dents

et la carie dentaire de ses pacifiques raisonnements

met à vif le nerf de la guerre

la délicate question d'argent !

 

Jacques Prévert, Paroles, 1946.

 

 

 

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 11:43

Manifesto de Artistas e Intelectuais pro DILMA

 

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Le célèbre chanteur brésilien Chico BUARQUE appuie la candidature de DILMA avec tout un groupe d'artistes et d'intellectuels brésiliens : un manifeste vient d'être mis en ligne sur internet que je transcris ci-dessous intégralement afin de permettre éventuellement à des Brésiliens vivant en France d'y participer (dans ce but, j'ai recopié les e-mails des co-signataires qui peuvent enregistrer votre soutien) :

"Nos, que no primeiro turno votamos em distintos candidatos e em diferentes partidos, nos unimos para apoiar Dilma Rousseff. Fazemos isso por sentir que é nosso dever somar forças para garantir os avanços alcançados. Para prosseguirmos juntos na construção de um pais capaz de um crescimento to econômico que signifique desenvolvimento para todos, que preserve os bens e serviços da natureza, um pais socialmente justo, que continue acelerando a inclusão social,que consolide, soberano, sua nova posição no cenàrio internacional.

Um pais que priorize a educação, a cultura, a sustentabilidade, a erradicação da miséria e da desigualdade social. Um pais que preserve sua dignidade reconquistada. Entendemos que é essencial seguir reconstruindo o Estado, para garantir o desenvolvimento sustentàvel, com justiça social e projeção de uma politica externa soberana e solidària.

Entendemos que, muito mais que uma candidatura, o que està em jogo é o que foi conquistado.

Por tudo isso, declaramos, em conjunto, o apoio a Dilma Rousseff; é hora de unir nossas forças no segundo turno para garantir as conquistas e continuarmos na direção de uma sociedade justa, solidaria e soberana."

Chico Buarque, Leonardo Boff, Fernando Morais, Emir Sader, Eric Nepumuceno ... adesão é feita através dos e-mails : emirsader@uol.com.br ou ericnepumuceno@uol.com.br

Dans ce Manifeste se trouve rappelé l'essentiel de ce que le peuple brésilien a conquis avec Lula et tout particulièrement "o crescimento econômico que signifique Desenvolvimento para todos e preserve os bens da natureza" (la croissance économique qui signifie le Développement pour tous tout en préservant les biens de la nature). Rappelons que pour la prmière fois en Juin 2010, des clichés pris par satellites montrent un arrêt de la déforestation en Amazonie. Autre objectif qu'il convient de consolider : "sua nova posição no cenàrio internacional" (la nouvelle position du Brésil sur la scène internationale). Or, après ce que vient de dire récemment le candidat SERRA du PSDB, les Brésiliens ont tout à craindre de son élection éventuelle à la présidence. Dans un total irrespect de la Constitution laïque brésilienne, ne vient-il pas d'affirmer sur les différents médias ("foi vista e ouvida em aùdio e video e reforçada em texto de caracteres" : cela a été entendu et vu en audio-visuel et souligné par écrit) :  "Vou gouvernar para os Cristãos brasileiros"  ou "Je vais gouverner pour les Catholiques brésiliens". Cette affirmation est-elle une manière de renvoyer l'ascenseur aux trois évêques de l'Etat de São Paulo qui ont fait distribuer des tracts au cours d'offices religieux dans des églises catholiques conseillant de ne pas voter Dilma ! Ce manque de réserve de la part d'évêques a provoqué une polémique importante au sein de l'organisme du CNBB dont ils faisaient partie. En témoigne, par exemple, cette "CARTA ABERTA A DOM DEMETRIO" Lettre ouverte à Dom DEMETRIO que m'a transmis un ami, membre de la Comissão Brasileira Justiça e Paz (Commission Brésilienne Justice et Paix qui fait partie du CNBB). Le padre catholique s'adresse à son évêque ainsi : "Se a CNBB não se pronuncia publicamente, com muita clareza, sobre essa manipulação do documento por grupos politicos sem escrùpulos, serà cùmplice de que dezenas de milhões de catolicos irão agora, no segundo turno votar pensando que estão desobedecendo aos bispos...Si la CNBB ne se prononce pas publiquement, avec beaucoup de clarté, sur cette manipulation de document (il s'agit d'un document sur l'avortement) par des groupes politiques sans scrupules, elle sera complice du fait que des dizaines de millions de catholiques iront voter au second tour en pensant qu'ils sont en train de désobéir aux évêques..." Il n'hésite pas à continuer son avertissement en écrivant :" Além disso, certamente afetarà a credibilidade da Igreja Catolica na sociedade civil, o que não gostariamos de ver nesta época em que ela jà està perdendo tantos fiéis ! En plus, cela affectera certainement la crédibilité de l'Eglise Catholique dans la société civile, ce que justement nous n'aimerions pas voir à une époque où elle a déjà perdu tant de fidèles !" Le padre poursuit alors son analyse politique de la situation brésilienne : "Milhões de pobres votaram e vão votar na candidata do governo porque a sua vida mudou. Por primeira vez na historia do pais viram que um governo se interessava realmente por eles e não somente por palavras. Não foi somente uma melhoria material, mas antes de tudo o acesso a um sentimento de DIGNIDADE" Des millions de pauvres voteront et vont voter pour la candidate du gouvernement parce que leur vie a changé. Pour la première fois dans l'histoire du pays ils ont vu un gouvernement s'intéresser réellement à elles et non seulement par des mots. Ce n'est pas seulement une amélioration matérielle mais l'accès à un sentiment de Dignité" Le padre catholique cite alors la phrase d'une femme de sa paroisse "Por primeira vez um governo percebeu que nos existimos !" Pour la première fois, un gouvernement a compris que nous existons !" Le padre termine sa lettre ouverte en écrivant fermement que "Os eleitores têm o direito de optar pela candidatura à Presidência da Repùblica que sua consciência lhe indicar, como livre escolha, tendo como referencial valores éticos e os principios da doutrina social da Igreja, como promoção e defesa da dignidade da pessoa humana, com a inclusão social de todos os cidadãos e cidadãs..." Les électeurs ont le droit d'opter pour la candidature à la Présidence de la République que leur conscience leur indique, en tant que libre choix soutenu par les valeurs éthiques et les principes de la doctrine sociale de l'église en tant que promotion et défense de la dignité de la personne humaine telle que l'intégration sociale de tous les citoyens et citoyennes..." Cette lettre ouverte est clairement une condamnation de la pression qu'ont tenté d'exercer certains évêques soutenus par des élites riches. SERRA ferait bien de lire cette Lettre ouverte avant d'assumer une position excluant des millions de citoyens brésiliens qui sont Juifs, Musulmans, Boudhistes, bref ayant des religions et cultures différentes (pensons aux nombreuses personnes d'origine asiatique qui ont participé à la construction du Brésil) ou sont athées et agnostiques. Avec de tels propos, non seulement il ne respecte pas la Constitution laïque du Brésil, en se révélant le candidat d'un groupe confessionnel particulier, mais en plus SERRA compromet gravement l'image internationale de son pays, la place dans le monde que la diplomatie de Lula avait su gagner auprès de différents pays dont des pays musulmans. Que fait-il de la tolérance qui est l'une des caractéristiques de ce peuple brésilien si accueillant !

Christian LERAY

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 06:15

Biografia-Poesia do meu amigo poeta Gilberto Mendonça Teles :

 

Jà falei que Gilberto gosta da Bretanha... hoje é uma poesia LANDE, la JANAIS em Gaùlés. Ela faz parte da paisagem da Bretanha.

J'ai déjà dit que Gilberto aime la Bretagne... aujourd'hui,  il s'agit d'une poésie intitulée LANDE, la JANAIS en Gallo. La Lande fait partie du paysage breton.

 

Lande

 

Quando chegou ao topo da colina

jà se havia iniciado a transfiguração :

um cavalo degolava as margaridas

e mijava generoso sobre os dolmens

da paisagem bretã.

 

Do tronco de um carvalho as abelhas

lhe traziam palavras deliciosas :

ar mor, gwez, loar e avaloù,*

enquanto um galo romanceava

na ponta de uma cruz :

 

           " Avel vraz a zo !

            bleuñev a zo war !

            ar c'hleuz." **

 

Ai não teve mais dùvidas :

no gesto de quem se apossa e dissemina,

atirou para a lande a ponta do cachimbo

e desceu triunfante como um deus

acostumado à fertilização.

 

So depois reparou que havia sangue na terra

e que as papoulas se agitavam

no frêmito da tarde.

 

Gilberto Mendonça Teles, Poemas da Bretanha, inédito

 

* No moderno Bretão :

ar mor : o mar 

gwez : àrvores

loar : luar

avaloù : maçã

 

** "Venta forte! hà flores ! nas encostas"

 

LANDE

 

Quand il atteignit le haut de la colline

la transfiguration avait déjà commencé :

un cheval égorgeait les marguerites

et pissait généreusement sur les dolmens

du paysage breton.

 

Du tronc d'un chêne les abeilles

lui apportait des mots délicieux :

ar mor, gwez, loar et avaloù, *

tandis qu'un coq fabulait

au sommet d'une croix :

 

          "Avel vraz a zo !

           bleuñev a zo war !

           ar c'hleuz"  **

 

Alors il n'eut plus de doutes :

dans le geste de qui s'empare et dissémine,

il jeta vers la lande les cendres de sa pipe

et descendit triomphant comme un dieu

coutumier de la fertilisation.

 

Ce n'est qu'après qu'il remarqua le sang sur la terre

et les coquelicots qui s'agitaient

dans le frémissement de l'après-midi.

 

Poèmes de la Bretagne, inédit

 

* dans le Breton moderne : mer, arbres, clair de lune et pomme

** "Le vent est fort ! il y a des fleurs ! dans les talus "

                                                                              Christian Leray

                                                                                       

 

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 21:21

ETERNO RETORNO

 

Em Santiago de Compostela, curtindo

a mordomia de um quatro-estrelas,

olhou enternecido o tecido da chuva

e teve saudade do apartamento de Lisboa.

 

Em Lisboa, gozando os intimos instantes

da temporada no céu do Lumiar,

olhou vagamente as nuvens do Ocidente

e teve saudade do apartamento do Brasil.

 

No Rio, perseguindo alguma ninfa

na ilha do escritorio refrigerado,

olhou por muito tempo o risco do avião

e teve saudade da casinha de Goiàs.

 

Em Goiânia, voltando a ser menino

e guardando bem fundo o carinho da mãe,

olhou emocionado o caminho de Santiago

e teve saudade do tempo em que estava

vendo terras de Espanha,

                                      areias de Portugal

 

do meu amigo Gilberto Mendonça Teles, Plural de nuvens, 1984. 

 

ETERNEL RETOUR

 

A Saint-Jacques de Compostelle, jouissant

du privilège d'un quatre-étoiles,

il a regardé attendri le tissu de la pluie

et il a regretté son appartement de Lisbonne.

 

A Lisbonne, savourant les moments intimes

d'une saison sous le ciel de Lumiar,

il a regardé vaguement les nuages d'Occident

et il a regretté son appartement du Brésil.

 

A Rio de Janeiro, poursuivant une nymphe

dans l'île de son bureau climatisé,

il a regardé longuement le sillage de l'avion

et il a regretté sa chère maison de Goiàs.

 

A Goiânia, redevenant petit garçon,

avec au plus profond la tendresse de sa mère,

il a regardé, ému, le chemin de Saint Jacques

et il a regretté le temps où

il voyait "les terres d'Espagne,

                                              les sables du Portugal".

Pluriel de nuages, 1984

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 13:16

gal280x210-dilma-e-serraRésultats du dernier sondage :

DILMA(PT) a 53% d'intentions de vote contre 47% à SERRA (PSDB)

 

 

Selon le dernier sondage qui vient d'être publié par la télévison O Globo et le Journal "O Estado de São Paulo", sondage réalisé par l'institut  IBOPE sur un échantillon de 3010 électeurs, DILMA, la candidate du PT bénéficierait de 53% des intentions de vote contre 47% à son challenger du PSDB.

Rappelons qu'un sondage précédent réalisé par l'institut de sondage DATAFOLHA en fin de semaine dernière créditait DILMA ROUSSEFF (PT) de 48% des intentions de vote contre 41% à José SERRA (PSDB). Je vous invite à vous reporter aux commentaires de Brésiliens et de moi-même dans l'article VIVA ADEMOCRACIA BRASILEIRA 5 sur christianleray.over-blog.com

On voit donc que l'écart d'intentions de vote entre les deux candidats à la Présidence est pratiquement le même.

 

Christian LERAY

 

POESIA

 

LITER-ATURA

 

Que seria dos congressos e seminàrios de literatura

se não houvesse os coloquios dos dias livres,

se não houvesse as horas neutras dos intervalos,

os intersticios ocasionais, as interrupções,

quando todas as gatas são realmente pardas

e a comunicação se torna livre e tàctil

como um aperto de mão.

 

Que seria da vida e da poesia   

se não houvesse os apartes femininos

humanizando o contexto dos linguologos,

se não houvesse na primeira fila

aquele olhar que flerta e que sonha

diante da voz que fala fala fala

                                         tagarela

sobre os direitos e avessos

da mulher latino-americana ?

 

Tudo o mais são penugens, conversas interrompidas,

fragmentos de sorrisos discretos na continuidade

do amor que viaja para lugares distantes

(Aquidauana

                          Monte Alegre

                                                      uma rua em Bràs de Pina)

e deixa no ar promessas de beijos e de cartas

para serem discutidas e transcritas

nos anais do proximo congresso.

 

do meu amigo Gilberto Mendonça Teles, Plural de nuvens, 1984.

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 21:40

DSC06259IDENTIDADE E DISCURSO

IDENTITE ET DISCOURS é um livro de socio-lingüistica onde a Professora Maria-José CORACINI me pergunta de colocar minha palestra na Universidade UNICAMPde Campinas :

"A lingua como vetor identitario, o caso particular do Gaulés na Bretanha", Editora UNICAMP, 2003.

"La langue comme vecteur identitaire, le cas particulier du Gallo en Bretagne", Editeur UNICAMP, 2003. C'était la première fois que l'on parlait du gallo dans cette importante Université Brésilienne. Nous avons travaillé, en tant que membre du Laboratoire de recherche socio-linguistique CREDILIF, à partir de cette carte qui présente notamment la situation linguistique en Bretagne et ses évolutions au cours de l'Histoire de la Bretagne.

 

DSC06261

                          mapa do livro Identidade e Discurso, o Gaulés e as linguas celticas, UNICAMP, 2003, p.136

La Bretagne comprend une partie linguistique bretonne celtique correspondant à la Basse-Bretagne et une partie linguistique bretonne gallèse (Gaulés em Português do Brasil) correspondant à la Haute-Bretagne. On voit sur cette carte que les deux zones linguistiques se répartissent de part et d'autre d'une ligne reliant la ville de St Brieuc au Nord à la ville deVannes au Sud. Ce bi-linguisme fait donc partie de l'identité interculturelle de la Bretagne qu'il est de notre devoir de faire connaître aux enfants des écoles. Or, il faut bien constater que si l'enseignement du Breton celtique est réalisé dans les écoles bi-lingues DIWAN, la prise en compte du gallo à l'école dépend souvent de la sensibilisation des enseignants à la problématique interculturelle (autrefois enseignée aux futurs enseignants dans les IUFM) ou de l'intérêt culturel d'un cadre de l'Education Nationale persuadé de l'importance de la prise en compte du bilinguisme à l'école. C'est dire que notre Maison du Patrimoine Oral de Haute-Bretagne a un rôle important de "passerelle linguistique" à jouer pour sensibiliser et informer les jeunes générations.        

                           Christian Leray

 

ES ECOLES

 

N'crëyez pâs qj'seis eun mentou

es ëcoles dnos jhous faù s'taire tërjou,

ne pâs rvaùjë, ne pâs baeujë

ërstë sù pias e n'pouvâs caùsë !

 

Si nans'défute eun ptit en rêvânt

nan n'a point pou bin d'temps :

i n'ëtë ti pâs  prey de 40 queniaùs

entâssës là  dévant eune àute-man !

 

Tchi qi pourë s'en chevi d'ieux

lou prêchë des bëluettes e des rieux,

e les sieudë qant i sreboussë

dan des endrets mins instructionnë ?

 

D'après un poème de Gabriel LE COQ, Harpe celtique en Bretagne Gallèse, Dinan, 1981.

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 09:29

COMMUNICATION DE BIOGRAPHIES EN PAYS DE FOUGERES
AU COLLOQUE D'ALGER "L'autobiographie en situation d'interculturalité"DSC06258

INTITULE DE LA COMMUNICATION : Christian Leray et Sophie Gondolle,  "DES CONTES AU RECIT DE VIE : UN CREUSET INTERCULTUREL", Actes du Colloque L'autobiographie en situation d'interculturalité, Alger, editions du Tell, 2004, p. 530- 542.

 

Dans cette communication Sophie et moi avons fait part de nos recherches biographiques avec des conteurs des pays de Brocéliande et de Fougères, dans le cadre de notre laboratoire de recherche CREDILIF. Certes, le conte n'est pas un récit autobiographique par définition; dans la mesure où ce récit est issu de la tradition orale, il s'oppose aux oeuvres littéraires nées de l'écriture et il se caractérise d'abord par son absence d'auteur. Ainsi que nous le rappelle la chercheuse Nicole Belmont dans son livre LA POETIQUE DU CONTE (Gallimard, 1999), le conteur ne se considère que comme le "véhicule d'une tradition, et non pas comme un créateur", il est en somme un "passeur". Ainsi que le définit aussi Emile Souvestre, dans Le Foyer Breton, "le conte né de tous, ne connaît pas de père".

Mais ce constat n'enlève rien de l'importance du rôle du conteur car sinon comme l'écrivent Achim Von Arnim et Jacob et Wilhelm Grimm cités par André Jolles (Seuil, 1972, p.175-179) "le conte fixé définitivement finirait par être la mort de tout l'univers du conte", il ne serait plus qu'une ossature privée de sens. Nos recherches, notamment auprès des conteurs bretons, nous conduisent aujourd'hui à penser que la mémoire du conte ne consiste pas seulement à faire resurgir un récit pour le seul plaisir de dire une histoire, il va au-delà du seuil narratif en incitant celui qui le porte et le met en bouche, à se conter lui-même en même temps qu'il raconte. Le conte devient dès lors le prétexte à un récit de vie qui renvoie à l'existence même du conteur et d'une certaine manière par extension à celle de la communauté qu'il représente. Le travail de collectage effectué auprès d'Eugénie DUVAL, conteuse gallèse vivant à Mézières-sur Couesnon (thèse de Doctorat de Sophie Gondolle), participe pleinement de cette démarche active et dialogique que j'ai réalisée quelques années plus tôt auprès d'Ernestine LORAND (Dynamique interculturelle et autoformation, L'Harmattan, 1996). Ce qui préside au recueil du conte, c'est justement un dialogue qui relève d'une co-énonciation, le chercheur qui collecte et son informateur sont directement impliqués dans le récit. On voit donc, comme je le disais lors d'une réunion d'un CA de notre Maison du patrimoine oral, que la vocation d'une telle Maison sera aussi de veiller à former des personnes qui ne se contenteront pas de collecter en enregistrant passivement des contes et légendes. Nous avons aussi constaté qu'en ce qui concerne les conteurs bretons, le dialogue qui s'instaure est le plus souvent interculturel dans la mesure où notamment les légendes font le plus souvent référence à un passé bien différent du présent et que la langue employée est le plus souvent le gallo. Cela fait partie des contraintes pragmatiques observées aussi par le sociolinguiste américain John Gumperz (1982) selon lesquelles les citations et les discours rapportés s'effectuent en général dans la langue entendue. Que ce soit Ernestine ou Eugénie, toutes les deux ont entendu leur père dire les contes en gallo, il n'est donc pas étonnant que dès qu'elle commence à conter on observe une alternance de langues : j'ai entendu, par exemple, Eugénie du pays de Fougères s'entretenir en français avec des élèves d'une école puis, immédiatement, se mettre à dire son conte en gallo. L'intérêt du conte réside dans le fait qu'il est réinvesti par la parole du conteur, riche d'une expérience, d'un vécu personnel et communautaire qui oriente et infléchit le sens même de son histoire, de façon à la fois implicite, ne serait-ce que par le choix du conte retenu qu'il décide de dire et explicite en croisant dans son propre discours les voix antérieures, familiales et communautaires qui le traversent. Lors du Colloque à Alger, nos amis chercheurs berbères de l'Université d'Alger ont été très intéressés par ce concept d'alternances de langues ou "code-switching" (Poplack, 1980) également uitlisé par les conteurs berbères.  De belles veillées interculturelles en perspective à La Granjagoule avec nos amis brésiliens et algériens lors de Rencontres interculturelles que j'espère un jour co-organiser avec mes amis du CA de notre Maison du Patrimoine Oral de Haute-Bretagne !                               

                                   Christian Leray

                                                  

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 06:44

QUELQUES ELEMENTS DE MA BIOGRAPHIE

 

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           Monsiaùs de pilhots                                     Tas de chiffons

Su la grande pias                                   Sur la grande place

les comëdiens                                         les bohémiens

o lou bouks d'orais                                  avec leurs boucles d'oreilles

chomeint lou baraks                               dressaient leur chapiteau

ëyoù tchi prëcheint                                 où ils disaient

la boùn ëventur                                      la bonne aventure*

Les  garsaïs dcez nous                          Les gens de chez nous

aveint pou                                              avaient peur

des comëdiennes ëfrontës                    des bohémiennes effrontées

o lou cotilhons bariolës                         avec leur jupe bariolée

n'alleint-ti point rapinë                           n'allaient-ils pas voler

ou ben nous enkraùdë ?                       ou bien nous ensorceler ?

nona, les garsaïs                                   non, les gens

në ziëteint point                                     ne voyaient pas

la zieutrie des coueffes                         le regard des femmes

tchi lou precheint                                  qui leur parlait

du solaï de la vie                                  du soleil de la vie

Les garsaïs ne zieuteint pu                  Les gens ne voyaient plus

qe les monsiaùs de pilhots                   que les tas de chiffons

su lou pias.                                           sur leur place.

 

Christian Leray, Le monde en antamas, Ed. le Lian, prix du jury de l'Union pour la Diffusion littéraire, 1987.

 

Cette poésie est l'exemple même d'une poésie biographique puisque ceux que nous appelions aussi les romanichels ont fait partie de notre vie en créant chaque fois, à leur insu, un évènement interculturel fort sur la place de notre village; évènement qui  bouleversait la vie des habitants en soulevant des craintes, des peurs héritées des parents qui avaient tous une anecdote de vol de poules ou de légumes à raconter quand ce n'était pas des histoires de sorcellerie "ne prëcheint ti point la boùn ëventure ? ne disaient-ils pas l'avenir ?" et par conséquent ne pouvaient-ils pas les ensorceler ? Alors chacun s'entretenait de la meilleure recette pour empêcher le "mauvais sort" de se réaliser : ma grand-mère, par exemple, jetait du gros sel dans l'allée du jardin après leur  passage. C'est dire que lorsque les gouvernants d'un pays ravivent ces craintes, ces peurs enfouies dans l'inconscient de nombreuses personnes envers les roms ou "romanichels", nom gallo que nous leur donnions,  ils ne peuvent que réveiller les pires fantasmes et parfois même des actes racistes à leur égard !

Pour les enfants dont je faisais partie à l'époque, l'arrivée de ces romanichels dans notre village rompaient la monotonie de notre vie et malgré nos craintes entretenues par nos parents, nous allions, "en cachette" les voir dresser leur chapiteau où ils présentaient souvent un ours et surtout des tours de magie. Souvent nos parents finissaient par nous accompagner à leur représentation de cirque parce qu'ils ne voulaient pas nous laisser seuls sous leur chapiteau !
Aujourd'hui, je me souviens avec bonheur  de ces moments de ma vie rompant la monotonie de la vie villageoise en la confrontant interculturellement à une autre culture. Il faut dire, qu'à l'instar d'Astérix, j'étais tombé dans le "chaudron" interculturel breton dès ma naissance et cela grâce, en partie, à ma grand-mère qui vivait avec nous et qui malgré les "remontrances" de ma mère continuait à nous parler en gallo tandis que ma mère s'efforçait de nous parler en français ! Il n'est donc pas étonnant que je sois devenu enseignant-chercheur en sociolinguistique. La sociolinguistique étudie en effet le langage en société comme j'ai pu le faire en réalisant la biographie d'Ernestine la conteuse gallo du pays de Brocéliande, ce qui m'a permis en l'enregistrant de saisir les "alternances de langues" ou "code-switching" pour reprendre le concept scientifique développé par la sociolinguiste Poplack aux Etats-Unis en 1980  . Ernestine, loin de parler un mélange de gallo et de français, les distinguait à bon escient afin de rendre sa communication plus efficiente. C'est dire qu'il était important d'être bilingue gallo-français pour réaliser au mieux cette histoire de vie à la fois personnelle et sociale, afin de permettre à Ernestine de parler naturellement sans avoir besoin de traduire sa langue.

Christian LERAY 

 

 

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