Avoir la nostalgie de la Bretagne
foto da capa do CD "Bretonne" (Mercury-Universal - 13 canções) de Nolwenn quando ela foi uma criança de 3 anos
Ter saudades da Bretanha
Eu escrevei, no meu blog, num artigo recente sobre a praia de Canoa Quebrada (CEARA, Brasil), que gostei muito dela com suas falésias multicoloridas, mas, mais tarde eu disse aos amigos brasileiros que "me falta o cheiro das algas da minha Bretanha!" e então, uma amiga brasileira retorquiu a mim: "Você tem saudades do seu pais !" Eu respondei que achei que sim, pois houve três meses que fiquei aqui no Brasil. Com certeza, "saudade" é uma palavra mais forte que "nostalgia" : me falta realmente a cor azul-verde do Mar da Bretanha e o cheiro do iodo.
Quando eu dei ouvidos a Nolwenn numa entrevista na radio, onde ela falou do cheiro, da cor do Mar na Bretanha, achei logo : "Essa mulher tem com saudade do seu pais !" Lembrar-se que quando ela tem 11 anos, ela deve deixar a Bretanha e "exilar-se" na Saint-Yorre, uma cidade do centro da França, com sua mãe, na casa de seus avos; é possivel que ela escolhou a canção de Alan Stivell "Rentrer en Bretagne ou Voltar na Bretanha" para essa razão.
Rentrer en Bretagne
"Boire des yeux grands ouverts
Les bleu-vert qui vibrent dans l'air ..."
Voltar na Bretanha
"Beber com olhos grande abertos
As cores azul-verde que vibram no ar..."
J'ai écrit, dans mon blog un article récent sur la plage de Canoa Quebrada (Etat du CEARA, Brésil) où j'affirme que j'ai beaucoup aimé celle-ci avec ses falaises multicolores, mais plus tard, j'ai dit à mes amis brésiliens qu'il "me manquait l'odeur du goémon de ma Bretagne !" et alors une amie brésilienne m'a rétorqué : "Tu as la nostalgie de ton pays !" J'ai répondu que je pensais qu'elle avait raison car il y avait trois mois que je vivais ici. Certainement que "saudade" est, pour les Portugais et les Brésiliens, un mot plus fort que "nostalgia": il me manquait réellement la couleur de la Mer "glas" qui signifie à la fois "bleu et vert" en celtique et l'odeur de l'iode ! C'est pourquoi j'ai proposé de traduire "saudade" par "vague à l'âme", traduction que mon ami Gilberto Mendonça Teles, grand poète brésilien de Rio de Janeiro, a beaucoup apprécié.
Quand j'ai écouté Nolwenn, dans un entretien, à la radio où elle a parlé de l'odeur, de la couleur de la Mer en Bretagne, j'ai aussitôt pensé : "Cette jeune femme éprouve le "vague à l'âme" de son pays !" On se souvient que lorsqu'elle avait 11 ans, elle a dû quitter la Bretagne et "s'exiler" à Saint-Yorre, une ville du centre de la France, avec sa mère, et vivre dans la maison de ses grands-parents maternels; il est possible qu'elle ait choisi, pour son nouvel album, la chanson d'Alan Stivell "Rentrer en Bretagne" pour cette raison. Alors, on comprend mieux aussi son choix de la chanson "Je ne serai jamais ta parisienne" récemment écrite par Christophe Miossec et qui côtoie avec bonheur les chansons traditionnelles.
Je ne serai jamais ta parisienne
"J'aimerais tant que tu comprennes
Je ne serais jamais ta "parisienne" ...
Mais sur les rives de la Seine
Je rêve de pleine mer..."
"Gostarei que você me entende
Nunca na vida, poderei ser sua "mulher de Paris"...
Mas na margem do rio Seine
Eu sonhei com o mar cheio..."
Não poderei falar, na essa pagina, de todas as canções do CD, mas eu diz que a escolha de Nolwenn para abrir seu CD com a canção tradicional celta "Tri Martolod" (Três Marinheiros) que cada Bretão de Baixa Bretanha ou Alta Bretanha conheça e dança na Fest-Noz (Festa da Noite ou baile bretão) e de fazer seguir com uma canção tradicional do pais gaulês "La jument de Michao" (A égua de Michao) é um jeito inteligente e intercultural para fazer entrar todo mundo na sua musica onde têm instrumentos tradicionais e mais recentes.Quando escutei, para a primeira vez, essa canção na televisão com Laurent Ruquier em canal França2, foi uma surpresa de ouvir Nolwen pronunciar Michao com a diftongua da lingua gaulese de Alta-Bretanha que é a mesma que na lingua portuguesa (au) por exemplo, na palavra "Paulista", surpresa agradavel pois a célebre banda Tri Yann que canta essa canção tradicional pronuncia, cada vez, "Michao" com a vogal final francesa (o). A canção "A égua de Michao" faz parte das "canções tradicionais de dezena" (XIX ° século) que integra uma estrofe que vai ser repetir, cada vez, com um nùmero de menos até finalizar com o nùmero 1. Por exemplo :
La jument de Michao
"C'est dans dix ans, je m'en irai
J'entends le loup et le renard chanter (X2)
A égua de Michao
"é dentro dez anos, vou sair
Ouço o lobo e a raposa cantar (X2)
e ao final da canção vai ser um :
"C'est dans un an, je m'en irai
La jument de Michao a passé dans le pré
La jument de Michao et son petit poulain
A passé dans le pré et mangé tout le foin ... (X2)
"é dentro um ano, vou sair
A égua de Michao atravessou o prado
A égua de Michao e seu pequeno potro
atravessou o prado e comeu todo o feno..." (X2)
Je ne pourrais pas parler dans cette page de toutes les chansons du CD, mais je peux dire que le choix de Nolwenn d'ouvrir son CD avec la chanson traditionnelle celte "Tri Martolod" (Trois Marins) que chaque Breton de Basse Bretagne et Haute Bretagne connaît et danse dans les Fest-Noz (Fête de Nuit ou bal breton) et de la faire suivre d'une chanson traditionnelle du pays gallo (Haute-Bretagne) "La jument de Michao" faisant partie aussi des Fest-Noz, est une façon intelligente et interculturelle de partager son choix musical avec tout le monde, en faisant aussi se côtoyer des instruments traditionnels et plus récents.
Lorsque j'ai écouté, pour la première fois, l'interprétation de cette chanson par Nolwenn à la télévision dans l'émission de Laurent Ruquier sur France2, cela fut une surprise d'entendre Nolwenn prononcer Michao avec la diphtongue finale de la langue gallèse de Haute-Bretagne qui est d'ailleurs la même diphtongue que l'on prononce aussi phonétiquement [aw] dans la langue portugaise comme, par exemple, dans le mot "Paulista" (nom des habitants de São Paulo). Ce fut une surprise d'autant plus agréable qu'elle la chante bien ainsi dans son CD, à la différence du célèbre groupe nantais des Tri Yann qui chante cette chanson traditionnelle, depuis près de 40 ans, en prononçant toujours "Michao" avec la prononciation de la voyelle française "o". La chanson "La jument de Michao" fait partie des "Chansons de dizaine" (chansons traditionnelles du XIX ème siècle) intégrant un couplet qui est répété et, à chaque itération, le nombre est décrémenté de 1 chiffre.
Quand Nolwenn Leroy parle de cette musique bretonne au cours d'un entretien avec le journaliste Michel Troadec du journal Ouest-France, elle affirme : "C'est une musique qui me touche profondément, qui va chercher quelque chose de très fort en moi". Ne serait-ce pas justement lié à cette "saudade" de la Bretagne ou "vague à l'âme" !
Christian Leray